Îlot Saint-Germain

Sommaire

Bd Saint Germain Rue Saint Dominique
8 rue Saint Dominique rue de l'Université
rue de l'Université Tour de l'Horloge
square Jacques Bainville 231 Bd Saint Germain
Batiment central 2003 Restes du cloître de l'ancien couvent
Porte d'entrée du 231 Bd Saint Germain
Cour Central
Cour nord 1999 Cour Nord 2004
La cour nord vue de la cour des archives

Le 19ème siècle

Au début du XIXème siècle, les « Bureaux de la guerre » occupent les bâtiments de l’ancien couvent des Filles de Saint-Joseph. Ces bâtiments, situés rue Saint-Dominique et contigus à l’hôtel de Brienne, forment deux cours : la « cour de l’Horloge » et le cloître (ou « jardin de l’Ouest »).

Le « Dépôt de la guerre » est installé dans l’hôtel d’Estrées.

Le cadastre de la Ville de Paris mentionne ces bâtiments, situés à l’époque dans le « 10ème arrondissement », devenu « 7ème arrondissement » en 1860.

En 1826, sont construits le « bâtiment du 8 », destiné au « Dépôt des fortifications », et un bâtiment d’archives, futur « bâtiment Solférino ».

Plan du Ministère de la guerre vers 1840

En 1849 est construit le nouveau « bâtiment des archives », entre la cour de l’Horloge et l’ancien bâtiment des archives.

Plan du Ministère de la guerre en 1849

Cliquer sur le schéma pour agrandir :

Projet d’installation du ministère des finances rue Saint-Dominique

Au début du 20ème siècle, il a été question d’installer le ministère des finances rue Saint-Dominique, dans les locaux du ministère de la guerre, et de regrouper l’ensemble des services du ministère de la guerre aux Invalides. Le Journal des débats politiques et littéraires nous le raconte :

« Nous avons dit hier que la combinaison concernant le transfert du ministère des colonies du Louvre à l’ancienne maison des Frères, rue Oudinot, était abandonnée. On dit que l’on songerait maintenant à installer aux Invalides les deux ministères de la guerre et de la marine, auxquels on ferait de la place en ramenant au Louvre les musées de l'armée et de l'artillerie. Dans l'immeuble devenu libre de la rue Saint-Dominique irait se loger le ministère des finances, tandis que celui des colonies retournerait place delà Concorde, au ministère de la marine, qui fut, on s'en souvient, son berceau, un berceau d'ailleurs peu confortable. Les colonies, qui étaient logées naguère dans les combles du palais construit par Gabriel, en seraient maintenant souveraines maîtresses. Cette combinaison, qui comporte tant de déménagements, aura-t-elle plus de succès que les précédentes? Nos habitudes administratives sont telles qu'on en peut douter ».

En 1861, un ouvrage sur l’histoire des monuments de Paris revient sur les origines des bâtiments occupés par le ministère de la guerre :

« Le ministère de la Guerre, à lui seul, pour loger son ministre, tous ses services, son dépôt, etc., n'a pas envahi moins de quatre anciens hôtels, plus un vieux couvent. Les hôtels situés les uns rue Saint-Dominique, les autres rue de l'Université, car ce ministère envahisseur chevauche sur deux rues, sont d'abord : — rue Saint-Dominique, l'hôtel de Brienne, où mourut, en 1794, le cardinal du même nom ministre de Louis XVI, où Lucien Bonaparte s'était fait une si belle collection de tableaux, et qui fut acheté, en 1804, par Mme Laetitia ; l'hôtel de Conti, bâti au XVIIe siècle pour la duchesse de la Meilleraie-Mazarin, et plus tard occupé par la princesse-douairière de Conti, qui lui laissa son nom; — rue de l'Université, l'hôtel d'Aiguillon, dont le duc et pair pour qui on le construisit, est resté le parrain, et enfin le grand hôtel de Mouchy‑Noailles. C'est dans celui-ci, qui fut, sous le premier empire, l'hôtel de la Direction des Mines, qu'on a placé le dépôt de la guerre, auparavant à l'hôtel d'Harcourt, dans la même rue.

Le couvent de Saint-Joseph, qui, ainsi que ces quatre hôtels, se trouve englobé dans l'absorbant ministère, ne vit longtemps, au lieu des expéditions et des victoires qu'on organise aujourd'hui dans ses anciennes cellules, devenues des bureaux, que des combats de conversation et de littérature. Un peu plus de cent ans après qu'il eut été fondé pour les Filles de la Providence ou de Saint-Joseph, dont Mme de Montespan fut la protectrice, et même, en des jours trop rares de repentance, la compagne de retraite, ce cloître compta parmi ses hôtes la marquise du Deffant. Elle y resta plus d'un demi-siècle. C'est dire que, pendant tout ce temps, où le monde spirituel passa mille et mille fois, parlant toujours, dans le joli appartement tendu de moire, avec des nœuds couleur de feu, Saint‑Joseph fut un des chefs-lieux les plus brillants de l'esprit. Quiconque n'y était pas venu ne connaissait rien. « Je serais retourné en Angleterre sans avoir l'idée de ce genre d'esprit qui est particulier à votre nation, écrit à la marquise le chevalier Mac‑Donald, si je n'avais pas été à Ferney et à Saint-Joseph. » Mme du Deffant n'était pas la seule chez qui l'on causât bien dans ce cloître peu cloîtré. Mme de Vassé, Mlle Ferrant, Mme de Talmont y recevaient grand monde, et Charles-Edouard, le Prétendant, à l'époque où il se cachait, put vivre pendant trois ans, allant de l'une chez l'autre, sans s'ennuyer un instant. De chez Mme de Vassé, où il passait sa journée, on l'introduisait le soir, par un escalier dérobé, chez Mlle Ferrant, au fond de l'alcôve, d'où il assistait à la conversation, puis il allait coucher chez la princesse de Talmont. Mlle de l'Espinasse vivait aussi à Saint‑Joseph. « Elle occupait, dit M. le marquis de Saint-Aulaire, une petite chambre donnant sur la cour, où quelques commis du ministère de la Guerre travaillent aujourd'hui, ne se doutant pas probablement que de hautes notabilités du siècle dernier se sont, pendant plusieurs années, donné tous les jours, de cinq à six heures, rendez-vous dans leur bureau ».

« MINISTÈRE DE LA GUERRE. — Dans la rue Saint-Dominique, le Ministère de la Guerre occupe les bâtiments de l'ancien couvent des Filles de Saint-Joseph, auxquels ont été annexés, dans la même rue, l'hôtel Conti et l'hôtel Loménie de Brienne, et, dans la rue de l'Université, l'ancien hôtel de Noailles. Le couvent de Saint-Joseph, appelé aussi couvent de la Providence, fondé en 1641 fut reconstruit, en 1684, par Mme de Maintenon, qui s'y réserva un appartement habité, plus tard, par Mme du Deffand. L'hôtel Loménie de Brienne fut occupé sous l'Empire, par Mme Laetitia Bonaparte, mère de Napoléon. Le ministre de la guerre règle et surveille tout ce qui concerne l'organisation, l'entretien et l'emploi des forces de l'armée de terre ; il propose au souverain la nomination à tous les grades d'officiers; surveille la direction des écoles militaires, de l'hôtel des Invalides, des hôpitaux militaires; il dirige l'administration supérieure de l'Algérie; il est assisté de plusieurs comités consultatifs et commissions ».

En 1864, le « bâtiment Sainte-Clotilde » est presqu’entièrement reconstruit. Il en est fait état dans les Nouvelles annales de la construction :

« Ministère de la Guerre — Le bâtiment neuf sur la rue Saint-Dominique est  terminé, et l'administration de la guerre en a pris possession ».